Critique personnelle: J'ai trouvé que ce film était époustouflant par son respect des règles du films noir. Selon moi, il représente un grand classique du style, sans pour autant être cliché ou redondant. Il a été réalisé avec finesse, car on a pris le soin d'adapter les images à l'émotion recherchée (utilisation de la caméra en plongée, des clairs-obscurs, de surimpression, etc.). J'estime que les décors étaient stupéfiants, car on a vraiment su représenter l'atmosphère de L.A. des années 40. Il faut mentionner que ce film est une adaptation du livre policier d'Ellroy, et donc très difficile à mettre en scène, considérant la complexité du roman. De Palma a su l'amener au grand écran avec brio. Mon petit bémol concerne les personnages, car je n'arrivais pas à comprendre exactement leurs pensées et leurs intentions. Ils auraient du accorder plus de temps à leur présentation pour qu'on les comprenne mieux.
Caractéristiques du film noir:
Les thèmes: Plusieurs thèmes propres au film noir ont été exploités dans cette oeuvre. Par exemple, il est évident qu'on y retrouve le crime, car il s'agit du point central de l'histoire. Ensuite, on a employé l'idée de la ville, car l'intrigue se déroule en plein coeur de Los Angeles. Il s'agit aussi d'un film nocturne, où on retrouve les rues sombres et les lampadaires sinistres. Les personnages partagent tous une certaine cupidité. On peut penser à Madeleine Lindscott ou à Kay Lake, qui toutes les deux sont prêtes à tout pour que leurs squelettes restent au placard. Le film témoigne de sadisme déconcertant. Entre autres, quand on retrouve le corps tranché en deux et dont les joues sont mutilées jusqu'aux oreilles, la cruauté est très bien exposée. On y voit aussi un invariant du film noir: le renforcement de l'érotisme. Prenons, par exemple, l'étrange homme assez effrayant qui a tourné un film XXX avec les deux jeunes actrices.
La nuit |
Le sadisme |
Les personnages typiques: Pour commencer, il est important de mentionner que presque l'entièreté des personnages traînent derrière eux un lourd passé qu'ils tentent de garder caché. Cet aspect est une caractéristique importante du film noir, qui met rarement en scène des êtres de lumière.
A) Celui qui cherche la vérité: Bucky et Lee sont deux détectives qui représentent la loi. Ils ont une soif de connaître l'issue de l'histoire et veulent identifier l'horrible coupable à tout prix. Or, tous les deux cachent certains secrets. Par exemple, Lee gardait enfoui ans sa salle de bain une énorme somme d'argent volée un peu plus tôt.
B) La femme fatale: On retrouve dans ce film deux très bons exemple des la femme fatale. En effet, Madeleine Lindscott et Kay Lake sont prêtes à aller jusqu'à utiliser leur sexualité pour rivaliser avec les hommes qui les entourent. Par exemple, Lindscott arrive à charmer Bucky pour l'envoyer sur des fausses pistes et qu'il arrête de la soupçonner d'un quelconque lien avec l'histoire du meutre. Kay, pour sa part, arrive à charmer le détective dans l'intérêt de lui cacher le vol que son défunt mari a fait auparavant.
Kay Lake |
Madeleine Lindscott |
Caractéristiques stylistiques: Comme je l'ai mentionné dans ma critique, je trouve que ce film a été très bien réalisé car on retrouve les incontournables du film noir au niveau du style de l'image.
A) L'éclairage en clairs-obscurs: À la manière de Rembrandt et Caravage, les classiques du Noir sont filmés en éclairages contrastés, où une partie de l'écran est éclairée, mais l'autre, sombre et ombragée. Dans ces scènes de l'escalier ou du film d'Elizabeth, par exemple, on illustre très bien le clair-obscur.
B) Les angles de caméra: Je n'ai pas détecté de Dutch Angle dans ce film. Par contre, on a beaucoup utilisé la vue en plongée et contre plongée pour accentuer la puissance ou la vulnérabilité des personnages. Par exemple, quand Becky voit son acolyte Lee se faire tuer un étage plus haut sur la balustrade, il est filmé en contre plongée pour exprimer son impuissance face à la situation. Il n'a rien pu y faire...
L'importance de la voix-off: Becky est le personnage principal du film. On entend toujours sa voix off qui nous raconte l'histoire, en quelque sorte. Elle est très importante dans les films noirs, parce que le film noir a une certaine complexité. Il est donc impératif qu'on entende ses états d'âmes, ses soupçons et les informations pertinentes qu'il détient.
Le cynisme expéditif du dialogue: Je pense ici au dialogue entre Becky et Madeleine quand il a compris qu'elle et sa famille sont coupables du meurtre. Il lui pointe son revolver vers elle et elle lui répond d'un ton ironique qu'il ne lui fait pas peur. "Je sais que tu voudrais me baiser et me tuer, mais tu n'as les couilles pour aucun des deux."
Des intrigues complexes: Ce film était très difficile à comprendre. Je me suis cassée la tête pour faire les liens entre les personnages et les événements. Comme il est tiré d'un roman policier de plus de 500 pages, il est évident que le film ne sera pas des plus simplistes.
Recours aux flash-back: Au moins, même s'il était très complexe, on a eu recours aux flash-back, qui expliquaient un peu la situation. C'étaient des scènes très rapides, parfois même placées en surimpression, juste assez pour qu'on en soutire quelques indices.
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