dimanche 23 septembre 2012

Cours Lola Cours-Tom Twyker (1998)


Synopsis: Une jeune femme nommée Lola reçoit un appel de son copain Manni en détresse. Elle part à la recherche de 100 000 marks pour lui, qui a égaré cette somme qu'il devait rendre à un brigand. Elle dispose de seulement 20 minutes pour lui apporter avant qu'il ne vole le super-marché d'à  côté. Elle part à grandes enjambées à travers les rues de Berlin solliciter les gros sous de son père. Le film présente trois courses contre la montre différentes dans l'espoir de sauver Manni, dont la vie ne tient qu'à un fil.

Critique personnelle: J'ai trouvé ce film différent de tout ce que j'ai vu dans le passé. C'était une oeuvre originale et très dynamique. Elle était intéressante à analyser, car la réalisation, à mon avis, était exceptionnelle. Plusieurs mouvements de caméra et prises de vue m'ont étonnée et ça rendait le film assez particulier. L'idée de reprendre 3 fois le même périple, mais avec quelques petites modifications qui se sont avérées (très) significatives m'a plu, car on avait un effet de surprise à chaque fois. Par contre, je trouve aussi que la vue des mêmes images 3 fois me faisait perdre l'attention. Le film avait une bonne longueur. Twyker a su condenser le récit en 81 minutes, ce qui le rendait d'autant plus vif et captivant. L'intégration des bonshommes animés, encore une fois, rendait l'oeuvre singulière.

 Le langage cinématographique:
Le split-screen: À 51:16, on partage l'écran en 3 zones. Dans la première, on peut voir Manni qui s'apprête à entrer dans le super-marché. Pendant ce temps, dans la deuxième, Lola court pour tenter de l'arrêter contre l'horloge, qu'on peut voir dans la troisième zone.
La règle des tiers: À 1:15:03, quand Manni avance rejoindre Lola, il est filmé dans la première zone verticale. On le place sur les points de force pour créer un dynamisme.
Entrée et sortie de champ: Le véhicule du brigand fait une entrée de champ à 1:14:33. Il en ressort à 1:15:01.
Le champ-contre-champ: À 46:42, lorsque lorsque Lola vise son père avec le fusil en attendant le magot, ils sont filmés en champ-contre-champ.
Le hors-champ: À 48:14, Lola a un regard hors-champ quand elle sort de la banque de son père avec le sac d'argent volé. On lit la tension sur son visage, sans voir les policiers qui l'attendent devant elle.
La profondeur de champ: À 50:11, on peut voir les feux de circulation au premier plan et Manni qui traverse la rue pour aller cambrioler le super-marché au deuxième plan.
Le plan-séquence: Il n'y a aucun plan, assez long, qui a la complexité d'un plan-séquence.
Le plan de grand ensemble: À 5:10, on peut voir la ville au grand complet et la caméra cadre un décor très vaste. Par contre, c'est très bref étant donné que la caméra procède juste apràs à un travelling avant jusqu'au téléphone dans l'appartement de Lola.
Le plan d'ensemble: À 37:07
, on peut observer un décor plus restreint. On arrive toujours pas à distinguer Lola, mais on voit les édifices du quartier.
Le plan moyen: À 14:42, Lola court, encore et encore, rejoindre vers la banque de son père. On la voit de la tête aux pieds. Elle est complètement inscrite dans le cadre, ce qui fait de ce plan un plan moyen.
Le plan américain: À 51:40, Lola court rejoindre Manni avec les 100 000 marks et est filmé à la mi-cuisse. C'est donc un plan américain.
Le plan rapproché taille: À 24:05, Lola regarde au loin et est perdue dans ses pensées. Son plan a écoué et elle est découragée. On la voit de la ceinture à la tête, c'est donc un plan rapproché taille.
Le plan rapproché épaule: À partir de 11:47, Lola envisage toutes les possibilités de personnes qui pourraient avoir l'argent dont elle a besoin. Ils apparaissent chacun leur tour par des flash et sont tous filmés en plan rapproché épaule. À 12:12, par exemple, on peut mieux le voir, car son père est fillmé plus longtemps étant donné qu'elle a rrêté son choix sur lui. Ces quelque 10 secondes sont très originales, à mon avis.
Le gros plan: Au début du film, quand Manni et Lola se parlent au téléphone, la conversation est très tendue. On peut ressentir leurs émotions parce que leur visage sont isolés (plan psychologique) pour mieux les cerner. À 10:09, par exemple, on fait un gros plan sur Lola qui semble très angoissée.
Le très gros plan: À 1:09:02, on fait un très gros plan sur le nombre 20 et la bille qui se retrouve dans cette case. À ce moment, on comprend que Lola vient de gagner une énorme somme d'argent au casino.
Le plan subjectif: Il n'y en a pas.
La vue en plongée: À 20:42,
quand Lola s'agenouille devant son père pour lui demander son aide, la caméra est placée au-dessus d'elle pour qu'elle paraisse diminuée et affaiblie.
La vue en contre-plongée: Au contraire, à 29:12, la caméra est placée au-dessous de la jeune femme quand elle tient le fusil. Lola semble donc plus puissante et imposante.
Le overhead shot: À 11:06, on filme Manni dans la cabine téléphonique en plongée maximale. Ça lui donne un air extrêmement démuni et sans espoir. Ça crée un effet de pitié chez le téléspectateur, qui est conscient du danger qui le guette.
Le panoramique horizontal: À 11:1
4:19, on peut observer un panoramique de droite à gauche. Ça nous permet de découvrir l'environnement tout autour de Lola qui attend son copain. Ça crée un effet de "recherche" parce qu'elle semble perdue, elle ne le retrouve pas. La caméra fait un 360° sur elle-même. Il ne faut pas confondre avec le travelling circulaire, qui tourne autour du personnage.
Le panoramique vertical: À 31:11, quand Lola recoit une balle dans la poitrine, elle tombe sur le sol et la caméra effectue un panoramique vertical pour la suivre.
Le travelling avant: De 1:59 à 2:04, on peut observer un travelling avant qui s'approche de plus en plus de la gargouille sur l'horloge pour entrer dans sa gueule. On entre alors dans la ville de Berlin et c'est là que l'histoire commence.
Le travelling arrière: À 1:07:57, on filme Lola qui attend le résultat de la bille dans la roulette. Petit à petit, on s'éloinge d'elle pour dévoiler les gens autour d'elle.
Le travelling vertical: De 1:41 à 1:51, on filme de bas en haut l'horloge à pendule par travelling vertical.
Le travelling latéral: Il est évident qu'il y a beaucoup de travelling latéral dans ce film, puisque, la majorité du temps, on filme Lola qui court dans les rues. La caméra la suit par travelling latéral, comme, par exemple, à 13:18.
Le travelling circulaire: À 11:41, je trouve que le travelling circulaire qui fait le tour de Lola à répétition quand elle réfléchit à une solution est brillant. Quand on voit les visages de ses proches apparaître en même temps, ça crée un effet de stress et on a l'impression de réellement être dans sa tête. 
Le zoom avant: À 1:06:05, la caméra effectue un zoom avant sur le numéro 20 où Lola dépose ses pièces.
Le zoom arrière: À 49:20, la caméra effectue un zoom arrière très rapide pour dévoiler un plus grand décor de Lola qui court dans la rue.
La caméra à l'épaule: C'est dans l'ambulance qu'on trouve le parfait exemple de caméra à l'épaule. À 1:12:00, on sent clairement l'agitation dans le véhicule et on y trouve un effet de réalisme. On arrive  à percevoir la tension de l'ambulancier qui a une vie entre ses mains, tout comme les bosses sur la route.

La continuité dans la direction: Ce film est rempli de scènes qui permettent de comprendre la continuité dans la direction, car le personnage principal court toujours. Par exemple, de 13:07 à 13:33, Lola court de droite à gauche de l'écran, malgré les changements de plan. De cette façon, le spectateur n'a pas l'impression qu'elle revient sur ses pas. De 13:39 à 13:48, les coupures franches de photos de la vieille dame font "oublier" la direction de Lola. C'est pourquoi, à partir de 13:49, elle court maintenant de gauche à droite.
L'ellipse: Elle consiste à éliminer une partie du récit, sans que ça nuise à la compréhension du spectateur. Par exemple, à 43:58, Lola tire deux balles dans le mur pour menacer son père. Au plan suivant, on les voit tout de suite dans le couloir et Lola tient l'arme au cou de son père. On a donc supprimé le moment où elle irait coller l'arme à son cou et qu'ils se seraient levés et sortis du bureau.
Surimpression: De 2:11 à 3:21, on peut voir des exemple de surimpression dans les plans de foule où on peut apercevoir l'appartion des personnages secondaires que Lola croisera sur sa route au cours de son périple.
La scène alternée:  De 1:02:38 à 1:03:35, il y a un montage en alternance entre Manni qui poursuit le clochard et M.Meyer dans le véhicule avec le père de Lola. Cette scène alternée est intéressant parce que les deux finissent par se rejoindre. Evffectivement, à 1:03:03, le clochard et Manni coupent l'automobile de M.Meyer, ce qui provoque un accident.         
L'erreur de continuité: Outre l'erreur dans la direction vue en classe à 14:00, j'ai remarqué une autre erreur de continuité. En effet, à 29:54, Lola et Manni courent après avoir cambriolé le super-marché. On les voit au coin du mur plein de graffiti d'un édifice. Au plan suivant, à 29:56, on les voit courir VERS ce coin, qui, normalement, ont déjà passé.

Quelques exemples:
Le plan rapproché épaule
Le split screen
Le over head shot

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